Le blog de l'aventure en famille
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Nous avons maintenant l’habitude de suivre les escapades cyclo en famille de Christelle & Pierre (Tour des Bauges, Bourgogne, Dolce Via..).
La famille Verchère nous livre aujourd’hui son premier road-trip en van en famille !
Ça nous trottait dans la tête depuis quelques temps, alors comme c’est facile à organiser à la dernière minute, pour les vacances d’automne on part en van, direction le sud pour aller voir la mer.
Le van posé sur la plage, admirer le coucher de soleil en regardant les enfants jouer dans le sable, et se réveiller avec le doux bruit des vagues… le rêve non ?
Mais la baroude en famille c’est pas toujours rose… voici le récit sans tabou, de notre première expérience en van, une aventure un peu galère et bien humide.
L’avantage du van (et c’est ce qui nous a plu) c’est qu’on est libre de définir les étapes au fur et à mesure. L’idée principale était donc d’aller voir la mer, on y a ajouté des flamands roses et une chanson et nous voilà partis pour la Camargue via le pont d’Avignon.
Le chargement se compose de papa en pilote principal, maman en co-pilote, Erin (4 ans) et Cian (1 an et demi) en passagers première classe, tout ça dans un van VW California.
Malgré le van récupéré la veille au soir, dès les préparatifs c’est difficile.
D’abord il faut faire les courses pour remplir le frigo du van, puis retrouver les affaires de voyage.
« Mais où sont passés les gants de Cian? »
« Zut le pantalon d’Erin est trop petit. »
« On prend quand même les maillots de bains ? »
« Le sac à dos n’est peut-être pas très adapté pour le camion. »
« T’as pensé au biberon ? »
« Non les enfants, on n’emporte pas 15 livres et 5 jeux ça ne tient pas dans votre sac ! »
Ensuite il faut charger tout ça dans les multiples compartiments du van, sous la pluie incessante et en gérant les enfants surexcités qui font et défont leur sac (et le reste des affaires).
Bref, en milieu d’aprèm’ tout le monde est énervé, fatigué, le ciel est si nuageux que la nuit semble déjà là.
Ce n’est pas raisonnable de partir maintenant, personne n’appréciera. On se détend, c’est les vacances on partira demain !
De (presque) bonne heure, de bonne humeur, on prend la route dimanche matin sous un temps toujours pluvieux.
Comme la neige est annoncée dans le Vercors et pour gagner du temps, on prend l’autoroute et on déjeune au chaud dans un self sur une aire. Les vacances nature et tranquilles c’est pas encore ça !
Enfin voilà Avignon ! On enfile les vestes de pluie et c’est parti. S
» Sur le pont d’Avignon on y danse, on y danse, sur le pont d’Avignon on y danse tous en rond ! » Ça y est vous l’avez dans la tête ?
Ce que la chanson ne dit pas c’est qu’il y pleut, il y pleut à Avignon !
Les boutiques de souvenirs remplies de sachets de lavande et de cigales ont un charme décalé
Sur la carte, on a repéré un petit lac à l’entrée du parc des Alpilles, le coin semble parfait pour dormir. Sur place c’est beau effectivement, mais on n’est pas seuls. La nuit va tomber alors tant pis on reste là, entre un camping-car et deux gros camions aménagés. On profite d’une accalmie pour faire courir les enfants. Habillés en étanche ils sautent dans les flaques et Cian fait un plongeon tête la première dans l’eau boueuse.
Retour au van, il fait nuit. C’est l’heure où les loups-garous – et les enfants – se transforment…
Ils hurlent, sautent dans tous les sens, grimpent partout, se bousculent, pleurent, rient… Pendant que nous, parents raisonnables, essayons tant bien que mal de démonter les deux sièges auto, les caser quelque part, installer la table, allumer le gaz et faire cuire les pâtes, sans mettre le feu ni blesser quelqu’un.
L’épreuve du repas terminée (le sol est recouvert de coquillette mais la banquette est épargnée), on recommence l’opération de transformation (imaginez un jeu de taquin géant) pour passer en mode chambre à coucher. Quand la séance de trampoline / bataille de duvet est terminée, un pipi sous la pluie et tout le monde au lit.
La nuit est difficile, il fait froid car on n’a pas osé laisser le chauffage allumé en continu, alors en plus de chercher les doudous, on passe une partie de la nuit à remettre les enfants dans leur duvets.
Le réveil se fait aux aurores avec une nouvelle session de trampoline.
Pour repasser en mode voiture, cette fois on s’organise : l’un s’occupe du camion pendant que les autres courent dehors sous la pluie battante. Plutôt efficace, ça permet à Pierre d’avoir de l’espace et aux enfants de se défouler. Ainsi ils sont calmes pendant qu’on roule (et que les vêtements de pluie s’égouttent sur le sol du van).
Aujourd’hui on évite l’autoroute pour observer le paysage se transformer doucement en marais et salines. Vers midi on s’arrête dans la cité médiévale d’Aigues Mortes. Malheureusement les parkings sont étroits et on accroche une aile du van, zut !
Il fait frais mais la pluie se calme.
Presque seuls dans la ville, on se balade dans les ruelles (course aux pigeons) et le long des remparts (premiers flamands roses), avant de se réchauffer dans un petit restau.
La météo se dégradant encore on prend la direction du Seaquarium au Grau du Roi (merci les prospectus du Pont d’Avignon ).
Il y a du monde, mais c’est à l’intérieur, il y fait bon, et surtout les enfants sont fascinés par les poissons multicolores, les méduses, les tortues, les requins. C’est vraiment un chouette aquarium, tout le monde y prend plaisir.
Quand on sort, il fait nuit noire, il pleut et le vent souffle, alors ce soir on ne s’embête pas, ça sera camping pour un peu de confort. On entasse les sièges autos sur la place conducteur, on entasse les enfants avec les nouveaux livres de l’aquarium sur l’autre siège et sur maman, comme ça papa peut sortir la table et faire le repas sereinement, on s’améliore !
Dehors c’est la tempête, les sanitaires ne sont pas chauffés, les feuilles mortes tourbillonnent sur le sol, le camping semble désert, un air de fin du monde bien loin de la brochure ensoleillée.
Tant pis pour la douche, on se couche en laissant le chauffage cette fois, mais toujours avec les cris de Cian qui estime que ce n’est pas l’heure de dormir.
Ce matin, on aperçoit de la lumière, si si c’est bien du soleil, ça y est la malédiction est levée !
Par contre Erin tousse et re-tousse, perd sa voix, elle n’est vraiment pas bien.
Grosse séance câlins, une douche rapide et après ça va mieux, ouf !
Les enfants sont ravis de pouvoir s’amuser aux jeux du camping pendant que Pierre range le van.
On reprend la route pour longer l’étang de Vaccarès, c’est beau malgré la grisaille. Le vent étant lui aussi revenu, on pique-nique à l’intérieur, coincés entre les sièges auto.
Pour ce soir on vise la plage de Beauduc, pour garer le van avec vue sur la mer ou les flamands roses. On s’enfonce alors dans la Camargue profonde, sur une piste couverte d’énormes flaques d’eau, à nous l’aventure !
Après 20 bonnes minutes de chemin caillouteux, apparaissent quelques voitures garées juste avant un rétrécissement forcé en béton…
Passera, passera pas ?
Le camion a déjà un poc, on ne veut pas risquer de l’abimer plus.
Demi-tour donc, direction une autre plage : Piemanson, le parking y est interdit pour la nuit, mais au moins on verra la mer, c’est quand même le but de ce road-trip !
Bottes, pantalons et vestes étanches, on est prêts pour une après-midi à la mer, dans le vent et le sable mouillé.
A part quelques pêcheurs, il n’y a personne sur la plage. Pâtés et châteaux de sable, course avec les vagues, coquillages, photos … on ne voit pas le temps passer.
La pluie est proche, mais on a le droit à quelques éclaircies. C’est loin des photos traditionnelles de vacances à la mer, en maillot sous le soleil mais c’est du bonheur !
Quand le ciel commence à s’assombrir, on rentre au camion pour une opération déshabillage et saupoudrage de sable mouillé partout.
A défaut de mer pour la nuit, on trouve un emplacement à peine plus loin dans les terres.
A ce moment une voiture de police se dirige vers le parking de la plage.
On l’arrête (pas envie d’être délogés après avoir tout installé), verdict : stationnement nocturne interdit de la plage au village.
On termine donc la journée sur le parking d’un village ouvrier, entre deux rangées de maisons. Dehors, le vent souffle, la pluie tombe fort et les voitures passent, ça ne fait pas rêver.
Coté toilettes, pour Erin c’est grosse commission dans le pot de voyage à l’intérieur du camion, (on vous avait prévenu que c’était sans tabou !)
On lève vite le camp afin de trouver un endroit plus tranquille que la place du village pour les toilettes (et oui y a pas que les enfants qui font pipi).
Le temps est toujours menaçant, mais en Camargue il faut faire du cheval !
Après 3 tentatives, on trouve un centre ouvert.
Erin est super motivée, puis au bout de 10 mètres, elle hurle pour descendre.
La balade à poney se transforme donc en balade avec papa qui tire le poney et maman qui fait le cheval avec Cian sur le dos ; tout ça dans la boue, sans doudou et avec l’orage qui éclate.
On arrive aux Saintes Maries de la Mer dans une ambiance apocalyptique : ville déserte, ciel noir, tonnerre, pluie, vent, éclairs.
On déjeune le long de la digue, au milieu d’un immense parking vide, vue sur… rien, serrés dans notre petit van au milieu de la tempête.
Là on commence à fatiguer.
On s’arme de courage pour aller revoir la mer et c’est reparti : polaire, cagoule, salopette, veste, bottes ; pareil pour le deuxième ; pareil pour les parents. Le vent souffle fort et la pluie fouette, mais être dehors fait du bien : jeux de sable et course dans les vagues, c’est chouette la mer sous la pluie !
Puis on recommence à l’envers : bottes, vestes, salopettes, cagoules, polaires… L’eau et le sable dégoulinent partout.
On a bien profité mais maintenant Cian est fatigué (= pleurs) et Erin veut absolument une douche chaude (= crise).
Conseil de famille, c’est décidé on remonte vers chez nous, en passant par chez Papoun.
La nuit tombe tôt et les orages s’enchainent sur la route. Enfin on arrive. Et ça fait du bien, après toute cette pluie de rentrer dans une maison chauffée, avec de l’espace pour circuler, les pieds sous la table, une douche chaude (on l’avait promis !) et des grands parents pour s’occuper des enfants !
Après une bonne nuit, les enfants profitent du jardin et des poules, puis on fait un tour à Gap.
La pluie nous accompagne toujours et les enfants sont trempés (on avait omis les pantalons de pluie pas encore secs). Même le glacier est fermé (il fait froid mais chez nous vacances = glaces !).
Enfin, après quelques haltes express pour faire le plein de fromage et de tarte aux myrtilles nous voilà de retour à la maison au sec.
Cette première expérience en van a été plutôt galère sur le moment, mais avec le recul, c’est surtout la pluie incessante combiné à un espace confiné qui étaient difficiles. Et une fois rentrés, les souvenirs qui restent sont les supers moments passés sur la plage à jouer dans le sable et courir dans les vagues.
Et on est déjà prêts à recommencer, sous le soleil cette fois !
Un van ne se maitrise pas en un jour : autonomie en eau, en chauffage, accès à l’électricité, tenue de la tente au vent…). Soit il faut bien se documenter, soit il vaut mieux faire un petit essai sur un week-end histoire d’avoir une idée précise de ses besoins.
La famille de Christelle et Pierre
A deux on a aimé se balader sur les chemin du monde, en bus, en tuk-tuk et surtout à pied, pour quelques jours ou quelques mois.
Puis à trois, avec l’arrivée de notre fille on a découvert les escapades à vélo et chaque sortie est une aventure.
Et à quatre, avec notre fils venu compléter la famille on continue les micro-expéditions de toutes sortes.
Parents et enfants, on se ressource dehors, et quel que soit le temps, on est toujours partant pour une petite balade, surtout si elle se finit par un bon picnic!
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