Un chantier participatif en famille dans le Vercors

Toujours à la recherche de nouvelles expériences, la famille Niaudet nous partage cette fois sa participation à un chantier participatif tous les 6, pour aider au travail quotidien d’un gîte en plein cœur du Vercors.

Il était une fois, un espace naturel sensible, les Écouges, au cœur du Parc Naturel régional du Vercors. Depuis quelques temps, un ami me parlait de son engagement bénévole au Gîte des Molières. J’en ai rêvé… Nous en avons parlé tous les 6, et après notre aventure en woofing l’été, nous avons décidé de tester un week-end bénévole d’automne.

Le chantier participatif au gîte des Ecouges dans le Vercors

Un chantier participatif, c’est quoi ?

S’engager dans un chantier participatif, aussi appelé chantier solidaire, collaboratif ou partagé, c’est accepter de travailler volontairement avec différentes personnes, le temps d’une journée, d’un week-end ou une semaine, en échange du gîte et du couvert. Bien souvent, plusieurs ateliers encadrés sont proposés, ce qui permet à chacun de choisir l’équipe qu’il veut rejoindre, en fonction de ses savoir-faire, de ses capacités ou de ses envies. Dans tous les cas, il faut être curieux, ouvert d’esprit et prêt à se retrousser les manches, pour apprendre de nouvelles choses.

Dans ce chantier participatif au cœur du Vercors, on vient à dessein, c’est-à-dire pour réaliser une mission particulière qui nécessite beaucoup de main d’œuvre et rendre la tâche moins fastidieuse : construction d’un abris, ramassage de pommes de terres, transhumance. Cette fois, on nous avait vendu un week-end de constructions en bois, de mise en hivernage du potager et de la ferme et de préparation du gîte, pour les colos de la Toussaint.

L’arrivée au gîte

Le rendez-vous était donné à 9h au Pont Chabert. Mais le tunnel de Saint Gervais étant fermé, nous avons dû faire un petit détour via la station de Villard-de-Lans. Un bonheur pour les yeux, avec notamment le passage des gorges de la Bourne, mais un détour prolongé et un peu tortueux pour l’estomac d’Anouck…

Ce que nous ne savions pas, c’est que le gîte, situé à 1000m d’altitude n’est accessible qu’à pied, après une demi-heure de marche et que nos hôtes, Karine et David venaient au point de rendez-vous, à l’heure dite, en 4×4 prendre nos affaires. Ce que je savais sans pouvoir vraiment le concevoir, c’est que là-haut, le portable peut rester au placard, on ne capte rien ! Nous avons donc dû appeler sur le fixe, le gîte et mon ami, pour venir à notre rencontre à 10h… Par chance, au lieu d’avoir un gage, nous avons eu le droit de monter dans le pick-up. Pour la plus grande joie des enfants bien sûr ! Le week-end commençait bien, et arrivés là-haut, je savais déjà que nous allions vivre un beau moment.

Une première matinée riche en découvertes

Quand nous sommes arrivés, tout le monde était en train de profiter de la pause café-brioche. 40 bénévoles joyeux et heureux de se retrouver toutes générations confondues. Sören, le plus petit d’à peine 9 mois aux plus âgés, autour de 70 ans et de bien différents milieux : infirmier, professeurs, parents en IEF, agriculteur, retraités…  Nos hôtes se sont présentés. A leurs côtés, Marion, la cuisinière.

David a expliqué le programme de la journée : 3 heures de chantier le matin ponctuées par le rassemblement pour le déjeuner, puis 3 heures de chantier l’après-midi et avant l’apéritif, manœuvre des chèvres, temps libre et diner. Sur le paperboard, chacun pouvait s’inscrire sur l’activité de son choix. Avant de se disperser, nous avons tous mis nos affaires dans nos chambres. Benoit est parti à la débroussailleuse, les garçons sur le camp trappeur, Anouck, Sören et moi, dans la serre du potager pour ramasser les dernières tomates et tout retirer. Contre toute attente, c’était un vrai défouloir ! 2^e partie : tout mettre au compost !

Les autres pouvaient cuisiner, être à la ferme pour nettoyer les sols et récurer le poulailler, ramasser les pommes de terre et préparer le potager pour l’hiver, tuer les canards ou couper le bois.

Un bel après-midi de chantier malgré la pluie

Pour le déjeuner, une piperade nous attendait avec du pain maison, une ronde de fromages et du raisin. L’après-midi, il s’est remis à pleuvoir. Avec Sören, nous nous sommes occupés des sanitaires puis des graines à ramasser pour le printemps prochain.

Piqués de curiosité, nous sommes allés voir nos trappeurs sur leur camp, en pleine forêt. L’endroit est extraordinaire : un pont chevauche la rivière, une porte en bois s’ouvre sur des escaliers qui mènent au camp avec son coin rassemblement et ses cabanes de bivouac… On se croirait au Pays Imaginaire dans Hook !

Les enfants jouent entre eux, rejoignent un adulte sur un atelier, demande de l’aide à un autre, s’amusent avec les adolescents, puis reviennent nous trouver… Nous les aurons à peine vu dans la journée, mais leurs joues bien fraîches, leurs pantalons crottés et leur sourire en disent long sur leur après-midi !

La nuit tombe, tout le monde est rentré. C’est l’heure des douches. Nous sommes un petit nombre d’adultes à discuter et mettre la table dans la salle à manger. Sören en profite pour faire du charme et ramper. Yoan sort son hand drum. Les jeunes se retrouvent dans la salle de jeux et repartent sur des constructions en bois, en attendant que l’on sonne l’heure de diner. Ce soir, c’est aubergines farcies et tartes aux mirabelles et à la rhubarbe ! Cette journée en plein air nous a bien épuisée. Après être passés de table en table, les enfants assommés, nous regagnons notre tanière. En quelques minutes, tout le monde dort déjà.

Une deuxième journée de chantier

Dimanche, le petit-déjeuner est servi à partir de 8h. David propose de nouveaux ateliers pour 9h30. Les chambres doivent être libérées avant midi pour permettre de passer un grand coup de ménage ! Pour moi, ce matin, ce sera transformation des tomates en ketchup car, si les mains, elles, coupent, la parole est libre et on ne voit pas le temps passer : ail, oignons, tomates vertes, betteraves ! Pas de chance pour Benoit, une astreinte l’oblige à repartir trouver du réseau en vallée. Les enfants aideront à l’atelier torchis en ramassant la terre argileuse et pétrissant la glaise aux poils de moutons.

Comme nous avons fini vite, on dresse la table et profitons des rayons du soleil pour aller voir ce qui se passe autour, notamment au camp trappeur, le QG des enfants ! Restons calmes, ils sont boueux de la tête aux bottes… On se rappelle que les vêtements ne servent à rien si on ne peut rien faire dedans.

On ramène tout le monde pour une séance de décrassage avant le déjeuner ! Ce midi, Marion a ramené des truites pêchées par son mari ! C’est encore un régal et pour le dessert, nous partageons les spécialités de chacun.

Une mission de chantier participatif réussie

Tous les chantiers ont bien avancé. Il reste à mettre une couche de lin sur le sol de la cabane pour qu’elle puisse passer l’hiver. L’objectif à présent est de rendre le gîte impeccable de fond en comble : pendant que les uns aspirent et nettoient, les autres chargent le camion, on vérifie les chambres, remettons des draps, passons un coup de serpillère dans les couloirs. A 15h, une heure avant le gong, nous avons terminé. David est heureux ! Chaque année, il pense que la liste est trop longue pour être achevée en un week-end et bien souvent, tout le travail est abattu ! Les enfants regrettent que ce soit déjà fini. Finalement, un week-end, c’est trop court ! Après les remerciements et les au revoir, la joyeuse troupe se remet en marche derrière Océane qui ouvre la voie.

Inutile de préciser que les enfants profiteront du voyage retour depuis le Vercors pour se recharger après ce chantier participatif… avant lundi !

Le gîte des Ecouges

Petit point sur le gîte des Ecouges… Restauré aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale), le bâtiment, isolé par l’extérieur, fonctionne en autonomie totale grâce aux énergies renouvelables : pico-centrale hydro-électrique, chaudière à bois déchiqueté, panneaux solaires … De plus, le gîte a adopté un fonctionnement respectueux de l’environnement : alimentation locale et Bio, gestion des déchets (limitation des emballages, compost, tri, etc.), réduction des dépenses d’énergie et d’eau (toilettes sèches, …), assainissement par phytoépuration…

Ce gîte possède 40 lits, une grande salle d’activités et de cours avec un coin jeu et bibliothèque, une salle à manger avec un coin salon, une grande salle de jeu, et des chambres de 2 à 6 lits.

A savoir : Le gîte des Ecouges accueille depuis 30 ans, toute l’année, des jeunes de 7 à 16 ans, en quête de nature autour de séjours faune sauvage, Camp Indiens ou Trappeurs, Nomade, des classes vertes et des séjours en famille pour apprendre à construire un igloo, découvrir les champignons… Il organise aussi chaque année dans le Vercors 3 week-end de chantier participatif.

Les avantages et les inconvénients du chantier participatif

Les avantages

• Etre à bonne école : se trouver dans un endroit déconnecté qui nous connecte à la vie !
• Apprendre à être comme un poisson dans l’eau : gagner le meilleur pouvoir, savoir s’adapter et être capable de faire face dans toutes les situations, avec tout le monde
• Mettre la main à la pâte : se sentir utile et voir le travail s’accomplir ensemble
• Se rendre compte que l’habit ne fait pas le moine : et discuter avec tout un chacun
• C’est tout cuit ! Pour une fois, je peux mettre mon cerveau en pause ! Pas besoin d’anticiper le planning du week-end ni de s’inquiéter de l’heure et des repas. On suit, un point c’est tout !

Les inconvénients

• Avoir du pain sur la planche : On ne vient pas sur un chantier participatif pour passer un week-end de repos, même si pour certain, être actif permet de mieux recharger ses batteries, la paresse appelant la paresse…
• Ménager la chèvre et le chou : Réussir à être avec ses enfants, tout en se faisant plaisir et les laisser se confronter aux autres en les laissant choisir leur chantier de prédilection.
• Ne pas pouvoir être au four et au moulin : devoir choisir une activité, au dépend d’une autre ! Souvent quand on participe à des chantiers participatifs, on veut revenir avec de nouveaux savoir-faire et apprendre des autres, mais on ne peut pas être partout
• Etre comme un coq en pâte : On mange vraiment super bien, du coup mieux vaut choisir une activité bien physique pour se dépenser suffisamment !

Cet article relate une aventure en famille en octobre 2022. Il fait partie du programme Ambassadeurs où nous invitons des familles baroudeuses à partager leurs expériences avec la communauté des Petits Baroudeurs.

Retrouvez ici tous les détails de notre programme Ambassadeurs.

Retrouvez tous les vêtements à avoir pour participer à un chantier participatif :

Vêtements chauds
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Combinaison de pluie
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Bottes de pluie
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Sac banane
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Sac à dos
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Sac de couchage
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